Cannabis au Royaume-Uni : le point sur la situation

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Le débat anime les foules et la population se partage entre les pours, et les contres. Oui, aujourd’hui nous abordons un thème Ô combien polémique : le cannabis au Royaume-Uni. Bien évidemment, s’il nous paraît important de faire le point sur la situation dans les îles britanniques, nous ne donnerons pas d’avis sur le sujet.

Ces dernières décennies, la législation britannique concernant la possession et la consommation de marihuana et de cannabis a été assez irrégulière, alternant entre des périodes de laxisme et de répression forte.

On remarque d’ailleurs deux essais non transformés du côté pro-cannabis : le premier en 2002, en faveur de la dépénalisation et le second en 2004 avec une tentative de reclassification à l’échelon inférieur. Malheureusement pour les consommateurs, le pays fait aujourd’hui partie des plus répressifs sur la question en Europe.

Cannabis : Posséder, consommer, cultiver. Législation au Royaume-Uni

Si l’on se penche sur le site Web du Gouvernement britannique, on peut voir qu’actuellement la marihuana es une drogue de classe B. Qu’est-ce que cela implique ? Que les peines encourues pour la possession de cannabis peuvent aller de l’amende illimitée à la peine de prison (jusqu’à cinq ans).

Cependant, la police aborde le sujet de manière plus détendue et il est rare d’avoir à payer, au premier avertissement, une amende salée et encore moins de faire un tour par la case prison. Habituellement, si ce sont de petites quantités (consommation personnelle par exemple) la personne ne reçoit qu’un avertissement. A la seconde infraction, une amende avoisinant le £90 et à partir de la troisième, les sanctions se durcissent.

Ces avertissements et sanctions n’apparaissent en aucun cas dans le casier judiciaire (c’est bon à savoir car on vous demande souvent ce genre de certificat lors d’un nouvel emploi). En revanche, la Police National garde une trace à vie dans sa base de données.

La vente de cannabis

En ce qui concerne la vente, c’est autre chose. La vente est punie par la loi et les sanctions peuvent aller jusqu’à 14 années de prison ainsi que le payement d’amendes élevées.

Comme le cas de figure précédent, toutes ces affirmations sont théoriques et ne s’appliquent que pour des quantités proches du trafic. Le plus commun étant une amende ou une peine de prison commutable en travaux communautaire. Tout dépend de l’historique judiciaire de chaque individu.

Il est évident que si vous êtes récidiviste, il faut vous préparer à des peines encourues plus lourdes. Dans le cas, où vous passiez de la consommation à la vente vous pourriez faire du temps derrière les barreaux.

Il existe plusieurs types de sanctions qui dépendent de la quantité de cannabis consommé. Les britannique classent ces sanctions par catégorie selon leur gravité :

La catégorie 1 est la plus élevée, et les personnes concernées encourent la peine maximale. La quantité minimum de marihuana ou de cannabis qu’il faut posséder pour entrer dans cette catégorie est de 200 kilos. Il fort possible que jamais vous ne voyiez une telle quantité de cannabis, mais il est bon d’en avoir conscience.

La catégorie 2, concerne les quantités bien moindres bien qu’elles demeurent importantes pour une seule personne : entre 40 et 200 kilos.

Si la police découvre que vous posséder une quantité comprise entre 6 et 40 kilos vous rentrerez dans la catégorie 3 sachant que 6 kilos reste un volume important compte tenu du fait que la marihuana se vend normalement au gramme.

Enfin la catégorie 4, la moins lourde, englobe les arrestations pour des quantités supérieures à 100 grammes. Le palier est bien moindre et il est plus commun de rencontrer des gens avec de telles quantités.

 

Cannabis au Royaume-Uni

Pour toutes autres arrestations pour des quantités inférieures à 100 grammes, les faits ne sont pas présentés comme trafic de drogue ou revente mais plus comme de la consommation personnelle. Tout dépend de la situation de chaque personne. Il y a trois rôles principaux pour lesquels sont arrêtées les personnes n’entrant pas dans la catégorie du trafic de drogue :

  • Leading role : la personne est considérée comme étant à la tête d’un réseau de trafiquants, par exemple, ou fait partie de ses associés proches.
  • Significant role : travaillant pour une organisation illégale mais ne faisant pas partie du haut de la pyramide hiérarchique et transportant des quantités moindres de drogue et d’argent.
  • Lesser role : généralement les coursiers, ceux qui « deal » dans la rue, qui ont pu être entraînés involontairement dans ce genre de situation et n’ont aucun poids dans aucune organisation.

Tous cela pour dire que si vous êtes pris à la tête d’une organisation que se dédie au trafic de marihuana ou cannabis à grande échelle, préparer à passer vingt ans ferme à l’ombre.

Cultiver du cannabis

Les sanctions sont les mêmes pour la culture de plants de cannabis : amendes illimitées et jusqu’à 14 ans de prison (sans tenir compte des complications). Elles sont aussi classées par catégorie selon leur gravité :

  1. Grandes serres et maisons converties en fabrique de drogues
  2. Salles vides et appartements de taille moyenne utilisés dans ce seul but
  3. Possession de 10 à 28 pieds de taille moyenne.
  4. Les « opérations nationales de 9 pieds » selon le Gouvernement britannique

 

Cannabis au Royaume-Uni

Il faut souligner que dans le dernier cas, on considère circonstance atténuante toute ordonnance médicale autorisant la consommation de marihuana ou de cannabis et il est de ce fait rare de voir des personnes malades condamnées à des peines de prison.

Paradoxalement, il est possible de posséder, acheter et vendre des semences de cannabis de tous types mais il est illégal de les faire germer ou de les cultiver. La question est simple : Pourquoi les acheter dans ce cas-là ? Pour décorer ?

Le cas du cannabis médical

Il n’y a qu’une seule entreprise au Royaume-Uni autorisée à produire des médicaments à base de cannabis : GW Pharmaceuticals. De plus, elle ne fabrique qu’un seul et unique produit, le Sativex ,un spray sublingual. Ce médicament coûte très cher et un traitement vaut près de £500 par mois.

Pour le reste, la norme veut que si un médecin prescrit de la marihuana ou du cannabis à l’un de ses patients, ce dernier doit se procurer du Bedocran, variété de cannabis médical défendu par les gouvernements hollandais et canadien. Le prix du Bedocran est 80% à 95% moins cher que celui du Sativex. En revanche, ordonnance ou pas, il est impossible d’entrer au Royaume-Uni depuis les Pays-bas avec ce médicament dans votre valise.

Voici une vidéo sur le cannabis médical :

Les partis politiques et le cannabis

C’est le gouvernement qui décide des lois et donc les partis au pouvoir qui légalisent, interdisent les activités relatives aux drogues et augmentent et réduisent les peines encourues. Jetons donc un œil aux principaux courants politiques britanniques et à leurs opinions.

Les Conservateurs

Le parti conservateur, actuellement au pouvoir, s’est toujours montré ouvertement opposé à la légalisation des drogues, quelles qu’elles soient. Ils ont d’ailleurs durci les peines contre les personnes sous l’emprise de cannabis au volant : la limite se situant maintenant a 2µg/l de sang, une quantité infime.

Les Travailleurs

Le principal parti d’opposition a joué les girouettes quant à la question. Tony Blair avait assoupli la loi en rabaissant le cannabis d’une drogue de classe B à une drogue de classe C avant que, cinq années plus tard, Gordon Brown ne le fasse repasser à l’échelon supérieur. Ils ont déclaré, il y a un, qu’ils allaient promouvoir un programme d’intervention précoce avant que le problème « ne leur échappe », ce qui laisse penser à un rapprochement de la position conservatrice.

L’UKIP (United-Kingdom Independence Party)

Le parti indépendantiste britannique se positionne comme totalement en faveur de la dépénalisation des drogues. Ils considèrent que la guerre contre les drogues a été perdue il y a des années et que la dépénalisation est la seule solution effective pour lutter contre le trafic de drogue.

Le SNP (Scottish National Party)

Les revendications d’indépendance en Ecosse ont propulsé ce parti au premier plan de la scène politique britannique. Ils demandent à ce que les décisions politiques concernant les drogues en Ecosse relèvent du parlement écossais. Le leader du parti, Nicola Sturgis, est en faveur de la dépénalisation du cannabis.

Les Libéraux-démocrates

Historiquement classés comme progressistes, les lib-dems sont aussi en faveur de la dépénalisation du cannabis selon les dires de Nick Clegg le leader du parti. Ils souhaitent aller vers la dépénalisation en étudiant attentivement le processus déjà mis en place en Urugay et dans certains états Nord-américains où l’usage de cannabis est légal.

 

Et vous ? Quel est votre opinion sur cette question complexe déchaînant les foules ? Légaliser, dépénaliser, utilisation seulement médical, interdiction totale ? N’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires !

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